Le journal quotidien d'une étudiante japonaise qui étudie le féminisme à l'université Laval de Québec. ケベック州、ラヴァル大学でフェミニズムを学ぶ日本人学生の日常。

jeudi, mai 10, 2007

Réflexion : Journée nationale d'action pour le droit à l'avortement

Il fait super beau dans la région de Québec. Aujourd'hui, le 10 mai, c'est la journée international d'action pour le droit à l'avortement. En tant que femme, féministe radicale, je devrai exprimer mon engagement.

Au Canada, pendant longtemps, l’avortement a été une pratique clandestine. Selon le Code criminel de 1892, tout avortement était considéré comme un « homicide », et les médecins qui le pratiquaient étaient passibles d’emprisonnement, car l’avortement était un acte criminel. Mais en 1990, la Chambre des communes du Canada a adopté le projet de loi C-43 qui visait à criminaliser de nouveau l’avortement, et l’année suivante, en 1991, le Sénat canadien rejetait ce projet de loi par un vote de 43 pour et 43 contre. L’avortement n’est pas un crime au Canada. Comme Diane Lamoureux explicite (1993 : 171-198), «l’avortement est devenu un moyen qui permet aux femmes de dissocier hétérosexualité et procréation.» Ce processus de dissociation a pu s’interpréter dans une dimension égalitaire. L’accès à l’avortement est également l’une des conquêtes des mouvements féministes mobilisés à cette époque, notamment autour du Mouvement de libération des femmes (MLF). Cependant, la problématique de l’avortement n’a pas été prise en compte exclusivement par les femmes...

Même au Japon, dans les certains ouvrages qui traitent l'histoire contemporaine canadienne, les procès de Dr. Henry Morgentaler est connu. Dr Henry Morgentaler était porte-étendard de la lutte des femmes pour le droit à l’avortement libre partout au Canada, notamment au Québec. Malgré toutes les embûches juridiques et les menaces, il restait toujours fidèle à son choix.

Par contre, au Japon, depuis quelques mois, les masmédias abordent assez fortement l'installation de boîte de bébé (en anglais, Baby Hatch) dans un hôpital à la ville de Kumamoto. Pour éradiquer la néonaticide, cette mesure serait-il efficace? On a besoin de débats...

Aujourd’hui, les Québécoises et les japonaises jouissent d’une liberté personnelle qui leur confère le choix de décider ou pas d’avoir un enfant au moment qu’elles estiment opportun. Donc, elles sont relativement libres de décider de leurs conditions socio-économique et affective. De plus, il n’est pas facile de conjuguer le désir de plaire, l’espoir d’un regard amoureux, et la prévention des risques d’une sexualité active.

Aujourd’hui, il faut engager des discussions qui dépassent largement le corps et la sexualité. Je pense que le thème de l'avortement relève de problématiques fort complexes : les religions, les traditions, les cultures, et les valeurs familiales sont des sources d’interrogations fondamentales sur le sujet.

Par ailleurs, il est également important de cerner et de valoriser la dynamique de la maturation psycho-sexuelle. Autrement dit, il faut encourager le développement d’une éducation visant à promouvoir l’estime de soi, la responsabilité dans la maternité et dans la contraception, la sécurité de la procréation, et la dignité de l’homme.

En tant que femme, féministe, le 10 mai, je devrai souligner. La sexualité est un de grands éléments notre vie. Je n'ose pas de hésiter à le dire. Je ne dévalorise pas mais je valorise pas trop de l'acte d'avortement. Mais, ce que je veux accentuer, les femmes doivent avoir le droit à leur sexualité, leur corps, leur condition de vie.

Bonne journée nationale d'action pour le droit à l'avortement à toutes et tous.

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